Photographe de mode depuis les années 1980, Jean-François Lepage a été publié dans Marie-Claire, Vogue UK, GQ, Numéro… Les plus grands quoi ! il a développé un regard personnel en grattant et découpant ses pellicules, ses clichés dégageant ainsi une atmosphère à la fois lourde de sens et parfois pesante.
Pourtant il a dénoncé recemment dans une interview qu’il préférait travailler sur ses productions perso, plutôt que de bosser gratuitement pour les magazines. Le mythe du photographe de mode richissime se roulant dans ses dollars accompagné de bombasses mannequine est mort … Le 23 janvier, sur sa page Facebook, il publie cette explication.
Outre son travail de photographie ultra intéressant, puissant, je voulais vous relayer ses propos :
« Que les magazines aient profité de l’évolution de la photographie et insisté progressivement afin que la plupart des photographes réalisent leurs prises de vues en numérique, ne me choque pas particulièrement. Ils ont pu réduire de façon conséquente leurs coups de production, tant mieux pour eux.
Par contre que beaucoup de magazines considèrent comme acquis le fait de ne pas payer d’honoraires de prises de vues ou de droits d’auteurs, cela me semble incroyable, d’autant plus lorsque ces magazines sont établis depuis des années.
Oui incroyable, que dans un état de droits, des catégories de personnes puissent ne pas être rémunérées lorsqu’elles travaillent. Je dis bien des categories de personnes, car en ce qui concerne la photographie de mode, cela fait « belle lurette » que le travail éditorial des coiffeurs et des maquilleurs n’est plus rémunéré.
Bien sur que les agents les plus influents ont leur part de responsabilité car ils représentent souvent les photographes les plus demandés, ceux qui réalisent le plus de publicités.
Pourquoi ces agents et ces photographes ont accepté cette situation?
Parce qu’ils n’ont pas besoin de cet argent? – Oui tous simplement!
Mais quid des plus jeunes? Ils n’ont pas le choix car leurs ainés ont accepté l’inacceptable.
Le problème n’est pas de pointer du doigt les responsables car en fin de compte nous sommes tous un peu responsables.
Nous avons laissé pourrir la situation au lieu de défendre nos droits par peur de perdre la visibilité de notre travail et favorisé un système ambigu basé sur le seul espoir de réaliser des prises de vues commerciales grace à nos publications dans les magazines.
Cela ne va pas changer la face du monde, si demain, les magazines payent à nouveau certaines categories de personnes.
Mais faire preuve d’un peu de solidarité et se battre plutôt que de subir me semble être une option plus intéressante pour le futur et surtout pour nos enfants.
Donc si il y a parmi vous quelqu’un qui connait personnellement Michel Sapin notre ministre du travail ou des personnes spécialisées dans le droit du travail, n’hésitez pas à leur faire un brin de causette à ce sujet parce que je pense que juridiquement, il y a matière. »
Bon gromanche les meufs !
Ah oui au fait, on aimerait organiser un Vide Dressing avec S…
Y’aurait-il des lilloises parmi vous qui auraient des contacts pour trouver un lieu sympa pour rassembler une bande de chiffonnasses en foufelle ?
Une idée à faire germer ensemble quoi…
XoXo
A.